« La cinquième planète était la plus curieuse. C’était la plus petite de toutes. Il y avait là juste assez de place pour loger un réverbère et un allumeur de réverbères… » J’ai l’impression d’avoir retrouvé l’allumeur de réverbère du Petit Prince. Mais, depuis, sa planète a encore accéléré. D’un tour par minute, elle est passée à trois tours par seconde ! On est enfin sorti de ce sombre tunnel sans étoile pour faire face à la plus curieuse, et la plus petite (une dizaine de kilomètres) de toutes celles que j’ai pu visiter. Le pulsar, tel une lune blanchâtre qui émettrait sa propre lumière au travers de sa croute, est devant nous et nous dit « Bonjour et bonsoir », en allumant et éteignant son réverbère, trois fois par seconde. J’entends le Petit Prince qui dirait « C’est véritablement utile, puisque c’est joli » ! Joliment mortel… Si nous venions à croiser la lumière de ce réverbère, nous serions instantanément grillés ! Mais on ne peut nier à quel point c’est fascinant. Tel des proies hypnotisées par leur prédateur on ne peut se résoudre à détourner notre regard.
On va aller explorer un peu ce système pour voir si on trouve des traces d’une ancienne civilisation qui aurait pu vivre autour de cette étoile mourante. Mais on va tacher de faire vite. Pas envie de me trouver là au moment d’un glitch ! Si, suite à un brusque tremblement de croute, le rayon change de direction et venait balayer le Colombus de ses rayons gamma, je ne donne pas cher de notre peau !
Mais le spectacle en vaut vraiment le risque, nous faisant instantanément oublier les angoisses de ces derniers jours. J’enverrai ces images à la Terre dans mon prochain courrier. Personne n’a jamais observé un pulsar d’aussi près ! Probablement, parce que personne n’est aussi fou que moi…
Des cinq principales planètes de ce système encore existantes (car il est fort probable que les plus proches de ce soleil mourant aient été pulvérisées lors de l’explosion de la super nova qui a conduit à la création de ce pulsar) il y en a une qui, d’après mes calculs, a dû, un jour, se trouver dans la zone d’habitabilité. On va aller la voir, même si le souffle mortel de la super nova a dû tout effacer à sa surface. On ne sait jamais… Peut-être un autre signal radio comme lors de notre précédente exploration ? Quoi qu’il en soit, elle se trouve à proximité de l’endroit où on doit se positionner pour faire du pulsar la lentille pour observer notre prochaine étape. Ça ne sera donc pas une grosse perte de temps.